So listen when you feel your heart skip a beat.

qu'elle drôle de manière que de regretter quelque chose de révolue. on se demande sans cesse ce que l'on serait devenu si on avait fait les choses autrement, si on avait pris sur soi ou si on avait accepté ce qui devait, de toute façon, arriver. on se tord le cœur à coup de si j'avais su.. si on avait su ? qu'est-ce qu'il se serait passé si on savait déjà tout ce qui nous attendait ? ce n'est pas comme si on aurait pu tenter de trouver une escapade, un moyen comme un autre pour éviter de se retrouver face à un tel sentiment, une telle situation. à quoi bon se dire que ça aurait sans doute été mieux si on n'avait pas fait si ou ça, à quoi bon se torturer l'esprit ? si on avait su, peut-être qu'on aurait tenté autre chose qui aurait inconsciemment aggravée la situation. on ne peut déplacer des montagnes comme on ne peut se tracer une nouvelle route de notre plein gré. si ça c'est passé ainsi, cela devait sans doute dire quelque chose. et malgré tous les efforts que candice pouvait y mettre pour ne plus y penser, sa tête ne cessait de lui hurler combien elle avait été stupide de fuir. parfois son cœur s'y mettait lorsqu'elle apercevait de loin cette personne, celui pour qui elle se sentait coupable, celui pour qui les regrets l'envahissaient. eoghan lui taperait sans doute l'arrière de la tête s'il la voyait se mettre dans un tel état pour un fait qu'elle n'avait d'autres choix que d'accepter. c'était le sien après tout. elle avait ses raisons de partir, n'est-ce pas ? candice se rassurait avec ce genre de raisonnement, lorsqu'elle y pensait un peu trop. un petit sourire en coin et on reprend sa vie en main. on ne laisse rien transparaître, on fait comme si tout allait bien et on trace. on ne regarde pas en arrière, ça ne ferait que nous ralentir. sauf que tout s'effondrait encore et encore quand elle le voyait. le ? depuis quand candice se prenait-elle autant la tête pour quelqu'un ? on oublie bien vite que derrière chaque personne se cache un cœur plus ou moins fissuré et maladroitement réparé, même ceux qui sont cruels envers les autres. parfois c'est justement ces personnes-là qui souffrent le plus intérieurement, comme si chercher à faire du mal aux autres ferait évacuer leur propre douleur.

lui n'était nul autre que lee wayne. ce bel ineo qui paraît si insaisissable au premier abord. elle vous mentirait si elle vous disait que ce n'était pas une des premières raisons pour laquelle candice avait laissé s'attarder son attention sur lui. elle aimait relever toutes sortes de défis et lui en était un. sauf qu'elle s'est bien trop vite laissée prendre au jeu. à y mêler son envie de le séduire elle a fini par s'attacher à lui et développer des sentiments qu'elle s'était jusqu'à présent empêcher de ressentir. pour certains, agir de la sorte peut sembler stupide puisqu'à un moment ou à un autre on trouvera toujours cet autre nous à qui donner notre cœur sauf que candice ne peut supporter l'abandon. à avoir trop souvent vu le cœur de sa mère torturé par des départs, des retours, des adieux, voir l'effet de ces nombreuses blessures sur sa propre génitrice, voir combien elle fini par sombrer petit à petit, qui aurait envie de tout ceci ? qui aurait envie de se sentir intimement lié à quelqu'un ? qui est assez fou pour vouloir souffrir à cause des autres ? wayne était sa faille. il était bien le seul à pouvoir la faire passer d'un état à un autre en prononçant juste un mot, et c'est ce qu'il a fait. ce n'était sans doute pas volontaire de sa part, mais c'est ce qui a tout déclenché. ils sont sortis ensemble pendant une année et voilà où ils en sont. candice cherche désespérément à le fuir depuis leur rupture. c'est stupide, n'est-ce pas ? un jour ou l'autre il faudra bien qu'elle l'affronte. le plus tard sera le mieux, lorsqu'elle se sera enfin remise de cette rupture et qu'elle ne verra wayne plus que comme un ami proche. parler d'amour serait sans doute un terme bien trop fort pour décrire ses sentiments envers cet ineo, mais il ne pourrait mieux s'en rapprocher en même temps. des sentiments trop fort pour être décrit comme une amitié mais en même temps faible pour parler de véritable amour. un juste milieu qui suffit à rendre candice folle.

20:36. candice était actuellement dans le hall, assise sur une des marches de l'escalier, avec son chat, salem, à ses côtés, et remuait de manière las son téléphone entre ses doigts. elle avait passée la journée à flâner ici et là, comme elle avait l'habitude de faire ces derniers jours sans prendre réellement le temps de s'arrêter en cours. tsk. comme si elle en avait besoin. son frère était là pour l'aider, de toute façon, même s'il ronchonnait la plupart du temps et se permettait de lui faire la morale. Il se promettait aussi de ne plus jamais lui tendre la main, mais eoghan est un être faible face à sa sœur jumelle. avoir un frère à muneo, ça aide pas mal. et puis, il y a aussi la bibliothèque. tous les manuels s'y retrouvent, il suffit juste de savoir prendre son temps et de regarder là où il faut. sauf qu'aujourd'hui n'était pas l'heure pour les révisions. aucun examen de prévu, rien de bien précis à faire. elle se contentait simplement d'échanger quelques sms avec une de ses amies. son téléphone se mit alors à vibrer, annonçant un nouveau message. son menton appuyé contre la paume de sa main de libre, elle appuya sur une des touches pour l'ouvrir et en lu le contenu. « j'ai oublié mon chandail à la bibliothèque, tu peux aller vérifier pour moi ? » chuchota-t-elle et ponctua sa phrase en levant un de ses sourcils. elle était sérieuse ? candice ne tarda pas à lui répondre, lui disant simplement qu'elle était assez grande pour y aller toute seule et que, de toute façon, elle n'avait aucune envie de bouger de là où elle était. mensonge, mais c'était sa manière à elle de faire comprendre à quelqu'un qu'elle n'avait pas envie d'être l'esclave des autres. c'était à eux de faire des choses pour elle, pas l'inverse. son téléphone vibra de nouveau et elle refit la même chose que quelques secondes auparavant. seulement, cette fois, à peine eut-elle lu la réponse qu'un léger rire agacé s'échappa de ses lèvres. « d'autres choses à faire, hein ? » candice se leva alors et monta les quelques étages qui la séparaient de la bibliothèque, répondant rapidement à son amie puis rangea son téléphone dans la poche arrière de son jean. en temps normal elle n'était pas du genre à succomber aussi facilement à une sérénade pour qu'on fasse d'elle une petite marionnette. il n'y avait bien qu'avec eoghan qu'elle était ainsi, bien qu'il se mordait plus souvent les doigts qu'autre chose, se retenant sans doute de secouer sa sœur pour qu'elle l'écoute enfin. mais on ne se refait pas, n'est-ce pas ?

arrivée au troisième étage, candice prit le premier couloir qui se présenta à elle et entra aussitôt dans la bibliothèque. elle jeta un bref regard sur les diverses tables présentes dans la pièce voir si un chandail traînait sur l'une d'entre elles puis s'avança un peu plus en profondeur dans la pièce, baladant son regard dans les allées faites par les multitudes étagères. rien. ses doigts se glissèrent alors rapidement dans ses cheveux avant de prendre son téléphone et envoyer un message à son amie pour savoir si elle était sûre qu'elle l'avait laissé à cet endroit, puis le rangea de nouveau dans sa poche arrière et s’accroupit au niveau d'une des tables. son regard s'accrocha alors à un bout de vêtement qui traînait sur le sol. sa tête se pencha légèrement sur un des côtés puis l'ineo rampa en dessous du bureau pour aller le chercher et le tirer vers elle du bout des doigts. elle se redressa alors, heurtant superficiellement sa tête contre la barre de fer qui soutenait la table et lâcha un faible aïe tout en fronçant ses sourcils et en se frottant la tête. elle avait presque oublié qu'il y avait une table au dessus d'elle. candice n'avait pas tellement l'habitude de se mettre à quatre pattes sous une table pour aller chercher les affaires des autres, ou même les siennes, après tout. et puis, ce n'est pas comme si elle en avait besoin. elle veillait toujours à ne rien oublier. alors oui, elle pouvait se montrer parfois un tantinet maladroite en se prenant les pieds dans une chaise ou même en trébuchant, mais rien de plus que ceci. elle se recula alors et ramena le bout de tissus devant ses yeux. quelques secondes lui suffirent avant de comprendre qu'il ne s'agissait, de toute évidence, que d'une vulgaire veste que la rouge finit par balancer sous la table, lui rendant son destin tragique. elle reprit alors son téléphone pour prévenir son amie qu'elle n'avait rien trouvé à la bibliothèque, ponctuant son message par un la prochaine fois, démerde toi. puis rangea son téléphone dans sa poche pour la troisième fois de la journée, lâchant un long soupir las.