D'un rapide coup d'oeil en arrière, histoire de vérifier s'il n'avait strictement rien oublié, Daemon quitta sa chambre. En descendant les marches, il examina sa montre, celle-ci indiquait dix-heure un. D'un certain soulagement, le jeune homme qui ralentissait le pas, était dans les temps pour se rendre à son cours de sortilège. Aujourd'hui, Daemon était d'une assez bonne humeur, sa chambre était propre et cela malgré les quelques heures qu'il dut prendre pour la nettoyer, il avait parfaitement bien dormi et surtout il allait passer une journée sans aucune évaluation. Arrivé dans la salle commune des Muneo, le jeune homme salua rapidement ses quelques camarades qui étudiaient sagement dans leur coin. Il est vrai que rare sont les fois où Daemul tombait sur eux à ne rien faire ou à faire autre chose que travailler leur cours, il faut croire qu'ils n'étaient pas chez les Muneo pour rien. Même si de son côté il pouvait avoir de très bonnes notes sans passer ses journées devant ses cahiers. Sa technique ? Mémoriser l'essentiel de la théorie et de la pratique en cours et ensuite passer une bonne heure devant ses cahiers, histoire de bien se remémorer les quelques points d'ombre et de s'assurer qu'elles resteront bien dans son crâne lors de l'examen, car il n'y a rien de plus stressant quand on ne retrouve plus la réponse à la question.

Après quelques minutes à converser sur les quelques théories magiques avec ses camarades, Daemon sortit grandement soulager de la salle commune. Ils étaient bien sympa, mais tout de même assez lourds. Le jeune homme n’avait pas vraiment l’habitude de trainer avec des personnes qui ne faisaient que constamment parler des cours et de choses toutes aussi intellectuelles que pompeuses. Il est vrai qu’il fréquentait depuis son plus jeune âge des personnes qui préféraient l’amusement, les joies de la vie et qui surtout ne se prenaient pas la tête pour des choses qu’on trouverait bien superficielles si on venait à compter le nombre d’années qui nous restaient encore à vivre. Descendant les marches l’air pensif, le jeune homme atteignit rapidement la porte principale du manoir des Muneo pour en sortir d’un pas décidé. Dehors il faisait frais, habiller de sa veste et d’un gros pull qu’il devait normalement enlever dans quelques jours, il se hâta d’atteindre le bâtiment principal. Le vent glacial pénétrant ses vêtements pour atteindre sa chair, le jeune octopus fut bien content quand il retrouva la chaleur du hall principal. Nous étions en mars et pourtant il faisait toujours aussi froid qu’en décembre. Après avoir scruté le hall pour vérifier s’il n’y avait personne qu’il semblait connaître, comme son frère, son capitaine de Quidditch ou encore Juliette, le jeune homme monta les marches d’un pas rapide et atteignit sans grande difficulté le second étage. Arrivé près de la salle des sabliers, Daemon jeta un rapide coup d’œil pour vérifier si pendant la nuit, sa maison n’avait rien perdu, puis disparu rapidement dans le large couloir maintenant bondé de monde. Sa salle de classe était malheureusement au fond et dans son plus grand désarroi, il dut gravir un bon mètre avec une certaine difficulté. Le monde ne le dérangeait pas forcément, mais il est vrai qu’il aurait préféré ne pas dépenser autant d’énergies aussi futilement.

Son premier cours fut des plus habituels, le jeune homme s'était placé ni trop près, ni trop loin, il n'avait pas forcément besoin d'être collé au professeur et devait tout de même garder une assez bonne distance pour espérer écouter le cours. À côté de lui, se trouvait une Ineo qui devait très certainement avoir son âge... Enfin, étant de la même année, cela était plus que possible. Celle-ci ne pipa mot tout le long de l'heure, au grand soulagement de Daemon qui n'avait aucunement envie de converser avec elle, de peur de repartir pour une seconde fois, dans une discussion ennuyante. D'ailleurs il ne l'avait jamais vu auparavant, peut-être parce que le jeune octopus ne regardait jamais plus loin que son nez quand il se trouvait en cours et ne prêtait pas attention à ceux qu'il ne connaissait pas vraiment. En tout cas elle avait l'intelligence de se taire et de ne point s'intéresser à la vie de son voisin de classe. L'heure passa assez rapidement, Daemon avait noté parfaitement tout son cours et l'avait proprement rangé dans son classeur, quand il sortit de la salle, il ne manqua pas de se faire interpeler par l'un de ses camarades. Le camarade en question était celui qui venait souvent lui poser des questions sur le cours, c'était un Geobuk très sympathique, mais pas vraiment doué. Daemon se faisait un plaisir de l'aider, le Muneo était ainsi et ne disait jamais non pour réexpliquer une page ou un chapitre. Évidemment il faut éviter de trop en demander, mais il pouvait parfois être d'une grande aide. Petite explication terminée, l'octopus et sa renarde qui ne lâchait que très rarement son maître, se dirigèrent vers la bibliothèque. Sur le chemin, Daemon aperçu au loin une camarade Yongwang du nom de Juliette. Bon, le jeune homme pouvait avouer qu'elle était bien plus qu'une camarade, il pouvait même la nommer « amie », même si leur relation à l'école s'apparente davantage à un peu plus que de simples connaissances. Ces deux-là se connaissaient depuis leur plus tendre enfance, leurs parents étaient et sont d'ailleurs toujours proches. Des conneries, ils ont pu en faire des tonnes ensembls et pourtant à Akiwa, ils gardaient leur distance. Pour Daemon cela c'est fait naturellement et ça ne le gênait pas plus que ça, il savait que dès qu'ils se retrouvaient chez eux avec leur famille, ils étaient d'autant plus proches. On ne pourrait pas croire comme ça, mais malgré une certaine froideur, leur jeune homme était attaché à ses proches. N'ayant pas vraiment tenu une discussion intéressante en ce début de journée et voulant naturellement saluer son amie, le Muneo se rapprocha rapidement de Juliette pour discrètement se placer à côté d'elle. Il n'était pas le genre à démontrer clairement sa joie, ni son envie de discuter avec quelqu'un, il n'était donc pas le genre à sauter joyeusement sur quelqu'un ou à crier dans un couloir entier le nom de la personne, il s'était donc simplement placé à côté de la demoiselle et d'une voix claire, il articula « Salut, je te dérange ? ».

Le mardi était la journée préférée de Juliette. Et ce, pour plusieurs raisons. La première était que son option, musique moldue, était à 8h. Vous vous dites: Quel Yongwang digne de ce nom prend des cours aussi tôt le matin? Là aussi, la réponse était simple. Tout d'abord, parce que le rêve de la dragonne était de devenir une musicienne réputée dans les mondes sorcier et moldu, rien que ça. Ensuite, il y avait le fait qu'elle pouvait éviter promptement un entretien avec sa mère, professeur de métamorphose à AKIWA. Et ça, ça n'avait pas de prix. La seconde raison résidait dans le fait que le mardi était sa journée la plus légère, où elle pouvait dormir à volonté après son cours de musique. Les sortilèges? Pff! Simple, on peut y dormir. Et si au pire elle n'avait pas compris quelque chose, elle demande un peu du cours d'Eun Seol et hop! Ensuite, elle n'avait plus que deux heures d'enchantements et une heure d'histoire moldue. Sans savoir pourquoi, Juliette aimait beaucoup cette matière; peut-être parce que les personnes dépourvues de dons magiques étaient vraiment belliqueuses et sadiques, qui sait.

Après avoir passé deux belles heures à apprendre comment utiliser une guitare électrique – d'ailleurs, Juliette eut une forte envie de s'y mettre et d'arrêter la guitare acoustique après ce cours – elle rangea tranquillement son instrument dans son étui et sortit avec ses rares autres camarades de cours. Direction, sortilèges. Rien que d'y penser, sa tête se mit à tourner; sa plus forte envie fut de piquer un doux roupillon sur ses livres. Avant de descendre les escaliers, elle regarda rapidement la salle des sabliers, pour savoir si quelqu'un avait encore fait une bêtise cette nuit, mais le résultat fut négatif. La jeune fille soupira et chercha ses deux meilleures amies parmi le joyeux bazar qui régnait au premier. A cette heure-ci, tout le monde sortait ou rentrait de cours, créant une cohue jusqu'au bout du couloir. Malheureusement, la salle de sortilèges était tout au fond du couloir – comme si le cours n'était pas suffisamment ennuyeux, il fallait pratiquer la lutte gréco-romaine avant d'y aller! Tss. Après quelques croche-pieds, de bons coups de coudes bien placés, puis avoir sauvé Ly Na d'un courant ascendant d'élèves, elle arriva enfin à destination pour remettre sa robe bien en place. Qui a eu l'idée de donner un uniforme féminin aussi court? Si Juliette l'avait connu, il aurait passé un sale quart d'heure! Au moins, les robes de Beauxbâtons ont l'air confortable, elles. Et en plus elles ont des chapeaux, les veinardes...

La métamorphomage rentra en classe tout en pensant à tous les types de chapeaux qu'elle pourrait acheter quand il ferait plus doux. Elle suivit ses camarades de dortoir; elle se retrouva à peu près au milieu de la salle, donc suffisamment loin pour pouvoir piquer un somme en toute discrétion. De toute façon, si le professeur lui reprochait quelque chose, il n'avait qu'à aller voir sa mère. Au début, ses notes étaient belles et claires, encore plus que ses voisines. Mais au fur et à mesure que l'heure passait, ses écrits devenaient de plus en plus difficiles à lire et finalement, la dragonne se retrouva avec de jolis dessins en bas de ses notes, ponctuées de bribes de cours qu'elle copiait à partir du tableau. Quand elle ne piquait pas du nez, notre guitariste en herbe regardait autour d'elle, pour vérifier que personne ne la fixait d'un œil noir; il ne manquait plus que ça, tiens. En regardant deux rangs en avant, elle remarqua une petite tête avec des cheveux noirs qu'elle n'avait pas l'habitude de voir sur lui. Daemon, ou le roi des transformations capillaires. C'était à se demander s'il n'avait pas le même don qu'elle. Le Muneo, qu'elle avait toujours nommé affectueusement Daemul, était le plus proche de ses amis d'enfance – si on excluait Eun Seol, même si ça n'avait jamais été pareil. Ils avaient fait une bonne paire de bêtises ensemble même si à AKIWA, leur relation était celle qu'avait de simples connaissances. Et peut-être que c'était mieux ainsi; la jeune femme n'aurait jamais supporté aller le voir dans un manoir bourré de cracks dans toutes les matières ou presque. Parce que les matières où ils n'étaient pas premiers – citons par exemple Etude des Moldus ou Métamorphose – c'était Juliette qui l'était. Et ça les rendaient aussi bleus que des Schtroumphs.

Le temps passait rapidement quand on rêvassait et dessinait des jolis bonhommes-bâtons dans des situations toutes aussi cocasses les unes que les autres. Et accessoirement, quand on écrivait son cours. Après que le professeur eut annoncé la fin du cours, elle rangea ses affaires le plus vite possible et sortit de la salle avec ses deux grandes copines. La jeune fille vit passer Daemon, puis se faire interpeller par un Geobuk qui n'avait pas franchement l'air doué, vu son empressement et ses joues rouges. Son estomac grogna; elle n'avait pas eu le temps de prendre son petit-déjeuner. Elle partit en direction de la grande salle, passa par la bilbiothèque où ses deux acolytes la laissèrent, puis partit en direction de la Grande Salle. Morfale comme elle était, la benjamine qu'elle était espéra y trouver son grand frère, rien que s'amuser, l'énerver et passer le temps. Notre dragonne s'apprêtait à descendre les escaliers pour aller se goinfrer quand elle sentit un présence derrière son dos. N'ayant pas ou très peu d'ennemis dans cette école, Juliette ralentit le pas pour voir si la personne la cherchait bien. Un garçon filiforme se mit à côté d'elle et elle entendit à travers les grognements de son ventre bien-aimé:


Daemul! Juliette fut heureuse de le voir. Ils ne se parlaient pas énormément quand ils étaient à l'académie, et était d'autant plus heureuse d'avoir une conversation avec un octopus qui ne la fixait pas jalousement. Et puis, Daemon est Daemon. On l'apprécie, on lui parle, et on l'aime comme son grand ami. Voilà. Malgré cela, elle ne put s'empêcher de vouloir le taquiner. Quoi? Ça faisait des semaines qu'ils n'avaient pas eu une vraie conversation intéressante! Autant commencer fort. Alors elle le fixa d'un air dédaigneux et lui dit d'un ton sec:


Ah, ça faisait du bien! Un peu de sarcasme dans ce doux monde! Elle soupira en levant les yeux au ciel puis, après quelques secondes, lui fit un grand sourire.


Elle mit son coude dans le creux du sien et se balada joyeusement dans le couloir tout en le traînant pour trouver un coin plus tranquille pour discuter à cet étage. Son ventre attendrait bien un peu. Un ami, ça a plus de valeur que du poulet frit, non?

La bonne humeur est quelque chose d’habituelle chez Daemon et cela même si la plupart de ses proches pensent le contraire. On va dire que toujours rester dans son coin, n’aide en rien à changer cette image de boudeur psychorigide. Mais le jeune Muneo ne boude jamais ou que très rarement, il est premièrement bien trop grand pour bouder et puis au final, il n’en a aucune raison, il aime juste être seul, être tranquille, se reposer de toute l’agitation humaine. Daemon n’est donc pas du genre à toujours traîner avec quelqu’un, évidemment il n’est pas constamment seul et a quelques amis, peut-être déjà un peu trop à son goût mais préfère aussi se détacher du troupeau, se planquer dans un coin de l’école pour par exemple… boire un chocolat chaud. D’ailleurs en parlant de chocolat chaud, j’y viens. Daemul tient énormément à son bol de chocolat chaud le matin. Il a cette manie de se lever tôt le matin pour aller prendre sa boisson chaude au réfectoire avant que toute l’école ne se réveille. Ces moments-là, sans cahier, sans discussion pompeuse, sans agitation, rien que lui et son chocolat chaud, c’est l’unique moment de la journée qu’il chérit et il vaut mieux éviter de l’empêcher de déguster son petit déjeuner, vous risquez de passer une journée entière avec un chieur qui passera son temps à se plaindre ou encore à trouver toute sorte de moyen pour vous pourrir la vie. Si vous l’empêchez de passer une bonne journée, ne vous inquiétez pas la vôtre ne sera pas meilleure. C’est étonnant, en connaissant le caractère calme de Daemon, mais c’est la vraie nature du jeune homme quand il n’a pas ne serait-ce un moment calme dans sa journée. Le chocolat chaud pouvait le rendre ridicule mais en même temps le rendre humain, il est peut-être froid, sarcastique et je m’en foutiste, mais il tient à quelque chose.

Sa journée avait donc débuté comme toutes les autres, aujourd’hui il n’avait d’ailleurs pas beaucoup de cours, une heure de sortilège le matin et deux heures d’histoire de la magie l’après-midi. Il avait donc pleinement pris son temps pour nettoyer sa chambre et au passage les affaires de ses camarades qui cohabitaient avec lui. Ils avaient de toute façon l’habitude et à l’heure où il était remonté dans sa chambre, il n’y avait plus personne, quoi de mieux pour pouvoir faire sa petite ménagère en toute tranquillité. La suite, vous la connaissez déjà. Dans le large couloir avant de rejoindre Juliette, le jeune octopus s’était amusé à compter toutes les saletés qu’avait laissé le troupeau d’élèves lors de son court passage dans ce couloir. C’est d’ailleurs en s’occupant de cette manière qu’il s’aperçu que Juliette était elle aussi dans les parages. En face de lui, à dix mètres, la demoiselle qui était de dos, avançait surement. Daemon avait envie de lui parler, cela faisait depuis un sacré bout de temps qu’ils ne s’étaient pas vraiment adresser la parole, l’occasion n’y était pas et Akiwa n’était pas non plus l’endroit privilégié pour qu’ils se parlent. C’était ainsi et cela même s’ils se trouvaient dans la même classe, à la même année. Marchant maintenant d’un pas plus rapide et soutenu, oubliant les saletés, préférant largement l’amitié au nettoyage et au bordel, il se hâta dans sa direction, tout en évitant tout comportement trop excessif. Comme crier dans les couloirs, du genre « ouh ouh, je suis là, regarde-moi ». Il n’était pas m’as-tu-vu et lui-même n’aimait pas vraiment quand on criait son nom à tout va, c’était bien trop gênant. Se déplaçant rapidement et discrètement, chose qu’il avait appris à faire en tant qu’attrapeur des Muneo, le jeune homme réussi à intercepter son amie d’enfance près des escaliers. La saluant brièvement, il marqua son visage d’un sourire poli, Daemon n’était pas celui qui allait démontrer sa joie clairement, il était content mais c’est tout. Il la questionna d’ailleurs si vraiment c’était le moment pour lui parler ou si sans le vouloir, il ne faisait que la déranger. La réponse ne tarda pas, d’un ton sec et dédaigneux, méprisante à souhait, la demoiselle lui répondit clairement « Oi Daemul! Alors oui, tu me déranges, vois-tu. Mon cerveau est tellement sec qu'il faut que je l'abreuve à la fontaine de connaissance juste au-dessus de nous. C'est une envie, c'est une nourriture. Comprends mon désarroi... » Le jeune homme eut un léger haussement de sourcils, puis ne manqua pas de pouffer discrètement. Il ne connaissait que trop bien Juliette pour savoir que c’était du sarcasme, si vraiment elle aurait voulu être tranquille, elle ne se serait pas arrêter pour en dire autant. D’ailleurs son expression du visage et sa posture changèrent rapidement après avoir soupiré, elle afficha un large sourire. « Sérieusement, c'est pas la meilleure phrase pour accoster une fille. Et tu sais très bien que tu me déranges jamais. Tu vas bien ? Ah, et offre-moi un chapeau pour mon anniversaire ! » La meilleure phrase pour accoster une fille ? Le garçon ne put s’empêcher d’en sourire, Daemul ne se voit pas vraiment l’accoster d’une autre manière, peut-être aurait-il pu venir à elle par un « Bonjour jolie demoiselle, puis-je vous prendre un peu de votre temps ? » Mais ça aurait d’autant plus étonné Juliette, Daemon lui parlait ainsi, ce n’était pas pour tout de suite... Avant même qu’il ne puisse lui répondre, la jolie dragonne vint passer son bras en dessous du sien et ils se baladèrent dans le couloir « Encore un chapeau ? T’es infernal… Sinon je vais très bien, je vais toujours bien de toute façon » fit-il tout en marchant ponctuant ses dires par un hochement très léger de la tête. « Et toi tout va bien ? » S’arrêtant dans un coin plus calme, il la fixa de ses grands-yeux « D’ailleurs, tu passes quand nous voir ? Les vacances prochaines ? Mes parents veulent te voir, je ne sais pas ce qu’ils ont, ils n’arrêtent pas de te demander. » Sarcasme, évidemment les Moon voulait voir Juliette, mais peut-être pas à ce point, c’était surtout Daemul qui voulait la voir, déjà parce que pendant les cours ils ne se parlaient pas beaucoup et c’est bien dommage et puis aussi parce que durant ces vacances, avec le peu d’évaluations qui allaient se pointer, il allait drôlement s’ennuyer. « Ou sinon, c’est moi qui squatte, au choix » marmonna-t-il assez clairement pour qu’elle puisse bien entendre.

Dans la famille Bae, tout le monde possédait une obsession bizarre. Pour son père, c'était le poulet frit. Passion qu'il a transmise à ses deux derniers, en particulier à Willow, avec qui il partageait sa passion des Hot Wings. Sa mère adorait les couleurs de cheveux bizarres, et arborait souvent des mèches bleues qui contrastait sérieusement avec son métier de professeur. Son demi-frère, Tae Seon, était un fanatique de bonbons moldus, et ne pouvait pas passer une demi-heure sans en manger un paquet. A 31 ans, il était considéré comme vraiment bizarre, même pour un sorcier. Son autre frère, Hyun Joo, était fan d'une vieille série télé anglaise moldue; il collectionnait tout ce qui se faisait en rapport à elle pour cultiver son obsession, surtout des espèces de robots bizarres qui, dès qu'on appuyait dessus, hurlait: EXTERMINATE! La petite dernière de la famille, quant à elle, adorait presque autant que Willow et son père les Hot Wings, mais préférait par dessus tout les chapeaux. Capelines, chapeaux de paille, bonnets, hauts-de-forme, chapeaux melons, sombreros, Stetsons et fez, tout y passait. Juliette ne manquait pas une occasion de mettre un couvre-chef encore plus ridicule que la fois précédente. Sa dernière trouvaille? Un bonnet de laine vert fluo, avec des grosses ailes blanches cousues dessus digne du Gaulois de la bande dessinée. Pourtant, sa collection digne de la pire des pétasses modeuses ne lui suffisait pas. Alors, elle demandait à tout le monde, dès qu'elle les voyait, de lui offrir un chapeau pour une quelconque occasion; le pire, c'est que ça marchait. Et si jamais vous lui dites que son chapeau est moche, la Yongwang vous colle un fez sur la tête pendant une journée entière. Alors, quand elle vit Daemon pour la première fois en tête à tête depuis plusieurs semaines, sa seule demande fut de se faire offrir un chapeau. Logique pour elle, obscur pour tous les autres.

Juliette était facilement remarquable dans les couloirs avec son joli bonnet vert encore plus criard que l'uniforme d'un Geobuk. Ce fut sans doute la raison principale pour laquelle Daemon la repéra alors qu'elle s'apprêtait à engloutir un festin dans la Grande Salle. Leurs bonjours étaient souvent les mêmes. Un parlait normalement tandis que l'autre lui assénait une belle remarque en guise de réponse. Même si la Yongwang était habituée aux bonjours pas très démonstratifs du jeune homme, elle ne pouvait s'empêcher à espérer un peu d'originalité et de joie à chaque fois. Pas un « Wesh Mademoiselle t'es charmante! Allez viens dans mon manoir qu'on... Discute? » non plus. Mais un peu plus d'entrain tout de même. C'était sûrement trop lui demander, vu à quel point la pieuvre adorait montrer ses sentiments. Le jour où ce dernier lui montrerait un quelconque sentiment d'affection, la dragonne serait sans doute très choquée et regarderait s'il n'était pas malade.

«Encore un chapeau ? T’es infernale… Sinon je vais très bien, je vais toujours bien de toute façon». Daemon venait de commencer à faire dans le sarcasme, de toute évidence. La jeune femme sourit en le regardant hocher de la tête lorsqu'il parlait, et remarquait qu'il était aussi mignon qu'une fille, avec certaines manières dignes d'aegyos forcés. Ce qui la fit sourire encore plus. «Et toi tout va bien ?» Juliette ne put se retenir dans son envolée sarcastique. «Moi, je vais toujours bien, tu me connais. Mais que tu ailles bien ou pas, honnêtement, j'en ai rien à cirer.» C'est parti! Qui gagnera le concours du meilleur sarcasme du mois? Vous le saurez à la fin de ce Role Play passionnant!

Ils s'arrêtèrent finalement au bout d'un couloir, où ils pouvaient discuter seule à seul. La Yongwang se sépara de son ami et décida d'aller s'asseoir. Après une heure à traîner sa guitare sur l'épaule, elle commençait à avoir mal au dos. Elle posa donc son instrument et s'assit contre un mur, juste en face de Daemul. Il la fixa de ses mignons petits yeux et se mit à parler de sa voix parfaitement calme et composée. «D’ailleurs, tu passes quand nous voir ? Les vacances prochaines ? Mes parents veulent te voir, je ne sais pas ce qu’ils ont, ils n’arrêtent pas de te demander.» Ses parents? Mais bien sûr! Toutefois, pour Juliette, c'était un peu comme une carotte lévitant juste au-dessus de ses yeux et que pourtant, elle ne pouvait pas voir. «Ou sinon, c’est moi qui squatte, au choix.» Juliette le fixa à son tour, puis leva les yeux au ciel en souriant. «Daemul, Daemul... Tu sais très bien que chez moi, c'est mieux. Alors viens squatter. Mes frères seront contents de te voir, au moins.» Elle se leva de façon très peu gracieuse – très Juliette – et vient se planter tout près de lui, tentant de ne pas faire voir la différence de taille de presque vingt centimètres qui les séparaient. «Sérieusement. Je serais contente d'aller chez tes parents, mais l'ambiance y est un peu lourde. Je veux bien passer quelque temps chez toi, mais disons que chez moi, c'est plus... Joyeux? Et puis, tu sais que ça me fait plaisir, quand tu viens...» Ce qui était la pure vérité. Même s'ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde à l'école, ils étaient beaucoup plus proches une fois les vacances arrivées. Petits, ils étaient toujours fourrés ensemble à jouer au papa et à la maman – même si les rôles y étaient inversés. Maintenant, les deux jeunes adultes faisaient tout, ou presque, ce qui n'était pas permis ensemble, et se sont déjà retrouvés dans des situations peu enviables, où Daemon ne pouvait plus rien faire. Et puis, pour Juliette, être en famille l'été sans qu'il ne soit là, c'était comme si on avait oublié une chose importante quelque part, une chose qui nous titillait dans un coin de notre tête. En vérité, la dragonne l'aimait beaucoup, et bien plus que ce qu'elle avait toujours pensé.

Daemon n’était de loin démonstratif quand il s’agissait d’exposer clairement ses sentiments, sa joie, sa tristesse, sa colère. Le jeune homme était ainsi et pour lui, il ne pouvait être autrement. Pourtant il était sensible, d’une sensibilité qui l’a longtemps lésé dans sa jeunesse. S’il ne se contenait pas autant à vouloir être aussi froid et dur, la petit octopus aurait presque été un pleurnichard assez fréquent, démontrant peut-être une joie qui pourrait être assez effrayante. Malgré tout, en grandissant, le jeune muneo, de nature vive et intelligente, avait compris que ce type de comportement n’était pas vraiment adéquat au monde et à la société, il ne s’imaginait pas vieillir avec les larmes aux yeux à chaque réflexion et ne pouvait pas non plus se contenir tout en laissant toujours une certaine ouverture sur ses émotions. Pour lui c’était donc tout ou rien et l’évidence même le poussa à devenir aussi coincé qu’un balais, un homme froid et adulte, se planquant dans son coin, vivant sa vie de manière solitaire et cela même si au fond il ne reste qu’un grand sentimental refoulé derrière un mur épais et froid. En sachant cela, il était donc évident qu’il vienne à Juliette ainsi : « Salut, je te dérange ? », il ne se voyait pas vraiment s’adresser à elle d’une autre manière et si vraiment il aurait voulu être joyeux, il en aurait été maladroit, voire peut-être même pathétique et puéril. Il a toujours été coincé et ce ne sera pas du jour au lendemain qu’il sautera aux cous des autres. Comme le lui répétait si bien son père dans sa tendre enfance, « Daemon ! Un homme de sang-pur ne se comporte pas ainsi. » et bien malgré lui, il dû écouter les conseils de son doux et conscient père, Moon Eden.

Face à Juliette, la partie de « Celui qui sera la plus sarcastique » venait tout juste de débuter. D’ailleurs, dès que les deux amis d’enfance trouvaient l’occasion de se parler, leurs conversations tournaient toujours ainsi. Le besoin de taquiner l’autre était en soit une preuve d’amour et d’amitié qui pouvait être assez difficilement compréhensible vis-à-vis des autres. Mais comme le dit si bien ce proverbe « Qui aime bien, châtie bien », il est évident que ces deux-là s’appréciaient énormément. Dans cette bataille amicale, Juliette faisait tout de même fort. « Moi, je vais toujours bien, tu me connais. Mais que tu ailles bien ou pas, honnêtement, j'en ai rien à cirer. » Haussant une seconde fois des sourcils, il articula d’un sourire amusé « Ah, tu n’avais qu’à pas le demander, si tu en a rien à cirer. J’aurais pu économiser de la salive. » Mentalement le jeune octopus s’amusait à lui tirer la langue. Ce type de discussion lui avait beaucoup manqué, rare était les fois où il pouvait être autant sarcastique. Arrivé dans un lieu calme, propice aux conversations plus intimes, la demoiselle ne tarda pas à s’asseoir contre un mur, Daemon, lui, préféra rester debout. Les mains dans les poches, la posture droite mais tout de même décontractée, l’octopus fit quelques allusions au fait qu’ils devaient se voir pendant les vacances scolaires, il est vrai que pendant les cours, ils ne se parlaient pas beaucoup et cela malgré le fait qu’ils soient dans le même classe. D’ailleurs le jeune homme articula ses allusions d’une manière toujours aussi sarcastique, il fallait croire qu’il ne pouvait que converser de cette manière et cela surtout en présence de la jolie yongwang.

« Daemul, Daemul... Tu sais très bien que chez moi, c'est mieux. Alors viens squatter. Mes frères seront contents de te voir, au moins. » Les yeux levés au ciel, un grand sourire aux lèvres, Daemul observa les mimiques de son amie, légèrement amusé. D’ailleurs le surnom Daemul, il venait tout juste de le tilter. Il n’avait plus vraiment l’habitude de l’entendre car rare était ceux qui le nommaient ainsi dans l’enceinte de l’école. Avant même qu’il ne puisse répliquer, il vit Juliette se lever de la manière la plus « gracieuse » possible… ou pas. Un peu comme si Daemon parlait à un garçon de son âge. Il fallait juste qu’il enlève les jolies formes, les longs cheveux, le beau visage enfantin et la douce voix de Juliette et il avait garçon en face de lui. D’ailleurs le petit garçon en question vint se placer à côté du grand muneo, car oui… Il y avait une différence significative de taille entre eux, une bonne tête, voire peut-être plus. « Sérieusement. Je serais contente d'aller chez tes parents, mais l'ambiance y est un peu lourde. Je veux bien passer quelque temps chez toi, mais disons que chez moi, c'est plus... Joyeux? Et puis, tu sais que ça me fait plaisir, quand tu viens... » En soit elle n’avait pas tort, chez les Moon l’ambiance n’était pas vraiment à la décontract’, pas comme chez les Bae en tout cas. À l’intérieur il fallait suivre tout un ensemble de protocole qu’ont toujours eu les sang-purs de la haute société dans un ancien temps. Les parents de Daemon étaient assez conservateurs et voyaient leur foyer calme, propre, avec des heures précis pour manger, des repas légers et peu gras, les salutations envers les ainés devaient être primordiales et tout un ensemble d’habitude qui rendaient l’ambiance lourde. Vivable et confortable pour le muneo qui aimait cette tranquillité, mais très certainement lourde pour Juliette. Daemon pouvait donc comprendre que passer toutes les vacances d’été chez les Moon ne devait pas forcément plaire à la yongwang et puis comme chaque année, en période estivale, il passait le plus clair de son temps chez elle, il ne voyait pas pourquoi ils changeraient leurs habitudes. « Oui, c’est sûr… Mais tu passeras quand même voir mes parents, ne serait-ce qu’une ou deux fois, je ne te donne aucunement le choix » Articula-t-il, un léger sourire aux lèvres. « D’ailleurs, vous faites quoi cette été, vous restez chez vous ou vous comptez passer les vacances ailleurs ? Mes parents sont obligés de rester, mon père est trop occupé et ma mère ne va nulle-part sans lui. » En finissant sa phrase, dans le même mouvement, il vint se placer non loin de la guitare de Juliette, à quelques centimètres de là où elle s’était placé auparavant. En posant ses fesses contre le mur, il sentit ses muscles se relâcher un peu. Se sentant plus à l’aise, il continua « Ah et d’ailleurs tes frères vont bien ? »

Il ne faut jamais se fier aux apparences. C'est un proverbe moldu également valable pour les sorciers... On pourrait presque se demander s'il n'a pas été créé pour décrire ceux qui se cachent tant bien que mal parmi eux. Toutefois, il s'applique plus à certaines personne qu'à d'autres. Prenez Juliette par exemple. Quand on la voit pour la première fois, on pense qu'on a devant soi un fille mignonne, douce, gracieuse et attentionnée. Jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche. A ce moment, un magnifique banmal sortira accompagné d'un flot de jurons exclamé aussi bien en français, anglais que coréen. De plus, la dragonne est ce qu'on pourrait appeler la grâce incarnée. Toujours en robe, mais qui s’assoit les jambes écartées comme celles d'un homme, qui tape et charrie dès qu'elle n'a plus d'arguments pour répliquer. On peut l'entendre raconter des blagues bien salaces en désaccord le plus total avec son doux visage. Sa mère l'a toujours éduqué pour qu'elle soit une bonne fille mais, entourée de son père et de ses trois frères dix des douze mois de l'année, les préceptes qu'on a tenté de lui rentrer dans sa caboche ont été très rapidement oubliés. D'ailleurs, ses frères, bien que protecteurs avec elle, la considèrent comme le dernier fils de la famille Bae. Alors pour la beauté féminine, la douceur et le charme, il va falloir repasser.

Un des traits qui va avec son caractère très masculin est le fait qu'elle sort tout de temps de gentils mots à ses amis ou les gens qu'elle apprécie. Cela va du «Mets ça si tu veux, ça te rendra pas plus mince» au «Va crever». D'une incroyable sympathie et gentillesse, toujours. Étant donné que la jeune fille apprécie énormément Daemul explique ses envolées sarcastiques, comme celle ci par exemple «Moi, je vais toujours bien, tu me connais. Mais que tu ailles bien ou pas, honnêtement, j'en ai rien à cirer.» Si Juliette vous insulte, il faut toujours le prendre comme une marque amicale. La réponse de son camarade était du même acabit. «Ah, tu n’avais qu’à pas le demander, si tu en a rien à cirer. J’aurais pu économiser de la salive.» Et par-dessus le marché, le Muneo s'appliqua à lui tirer la langue! La dragonne le fixa faussement choquée et après un sourire, elle rétorqua simplement «Tu sais, c'était de la politesse si je l'ai demandé. Je m'en fous, mais Maman m'a appris à être polie. La tienne ne t'a jamais montré en quoi ça consistait, on dirait...» In. Da. Face.

Après être arrivés dans ce couloir vide, Juliette appliqua sa féminité à fond et s'assit de façon aussi gracieuse qu'elle en était capable. C'est à dire qu'elle était plus proche du chien la langue à l'air que du cygne. Daemon, quand à lui, préféra rester debout, droit et impassible, comme si on venait de lui mettre un balai dans les fesses. Il faudrait qu'il lui apprenne comment bien se tenir, c'est une des plus grandes lacunes dans son éducation; à part se tenir avachie ou les jambes écartées même en robe, il y avait un sérieux problème de position. Son ami lui montrait ses projets pour les vacances; elle était incluse dedans. Non pas qu'elle refuse, ils se voient tout le temps dans ses moments. Juste... Pourquoi parler de vacances en Avril? Les raisons sont très bien cachées, et à voir dans un RP postérieur... Juliette lui expliquait que ses frères – on y croit tous – voulaient le voir, mais Daemul n'en avait pas tout compris de toute évidence... Ah, oui. Pourquoi Daemul? La raison en est très simple. Juliette, ainsi que ses frères ont très longtemps cru que le jeune homme était attiré par les hommes. Alors petits, ils le charriaient et ont découvert quelque chose qu'ils n'auraient pas dû voir. Depuis cet épisode – et aussi le fait qu'il ait eu une poussée de croissance spectaculaire ensuite – les quatre enfants Bae le surnomment Daemul. Sans qu'il ne comprenne exactement pourquoi le pauvre...

Revenons à nos moutons. Juliette ne se sentait pas à l'aise lorsqu'elle allait chez les Moon. Des horaires précises, de la nourriture équilibrée et diététique, des traditions conservatrices... Très peu pour elle! Dans la famille Bae, on a toujours vécu dans une grande maison calme, propre et bien entretenue... Mais à part ça, c'était franchement le souk. Les horaires? Pas connaître. On dîne à une certaine heure, mais sinon, les enfants étaient plus ou moins en liberté. Ses parents avaient tenté de fixer des règles et des horaires, mais avec 4 enfants dont trois garçons, elles étaient rarement suivies. Ça s'arrangeait un peu quand leur mère rentrait d'AKIWA; toutefois Tae Seon, Hyun Joo, Willow et Juliette n'avaient jamais été considérés comme des enfants modèles. Quand elle était chez Daemon, la Yongwang ne se sentait pas du tout à sa place. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle Daemon venait plus souvent chez eux que l'inverse. Sa proposition fut donc des plus logiques. «Sérieusement. Je serais contente d'aller chez tes parents, mais l'ambiance y est un peu lourde. Je veux bien passer quelque temps chez toi, mais disons que chez moi, c'est plus... Joyeux? Et puis, tu sais que ça me fait plaisir, quand tu viens...» Pour une fois que la jeune fille n'émettait pas le moindre sarcasme dans ses propos... «Oui, c’est sûr… Mais tu passeras quand même voir mes parents, ne serait-ce qu’une ou deux fois, je ne te donne aucunement le choix .D’ailleurs, vous faites quoi cette été, vous restez chez vous ou vous comptez passer les vacances ailleurs ? Mes parents sont obligés de rester, mon père est trop occupé et ma mère ne va nulle-part sans lui.» Humph. N'étant pas une grande fan des compromis, Juliette acquiesça quand même. En y ajoutant tout de même son petit grain de sel. «Toi? Tu ne me donnes pas le choix? Depuis quand?» La grande pieuvre partit alors à son opposé poser ses petites fesses sur le mur, tout près de sa guitare... Miracle! «Hé beh. Je me demandais quand tu allais retirer ce balai que tu avais dans le cul depuis tout à l'heure!» Distinction et délicatesse, ses deux maîtres mots.

«Ah et d’ailleurs tes frères vont bien ?» Ça, chez moi, c'est un manque de tact quand tu parles à une jolie fille. Mais mon avis compte peu... Juliette, elle, pensa à son frère qui devait encore être en train de se gaver de poulet à l'heure qu'il est. Rien que d'y penser, ça lui donnait faim. «Yah! Et moi je pue, c'est ça?» Pour montrer à quel point elle était pas contente, sa petite langue sortit de sa bouche comme un salut tibétain. «Ils vont bien. Tae Seon passe toujours pour un fou, j'ai pas vu Hyun Joo depuis Noël et Willow doit être en train de se gaver de poulet en bas...» Comme si son estomac trahissait sa pensée, son ventre eut la bonne idée de se manifester à ce moment précis. La dragonne couvrit son ventre de ses mains et jeta à son ami un regard fortement embarrassé.