it's time for confession, dear friend.

27/02/2013

C’était toujours la même chose. Le même modèle interminable.
Lorsque Min Hun émergeait du sommeil le dimanche matin, il avait beau être - en général - dans son lit, le jeune homme avait la terrible impression de se trouver dans un lieu parfaitement inconnu. Les murs ondulaient sous ses yeux, il avait l’impression que son baldaquin allait s’écraser sur sa figure et les ronflements de ses deux colocataires semblaient à ses oreilles aussi violents que les grognements de chiens enragés. Mais après quelques minutes, il réalisait qu’il était juste encore trop endormi, et que tout ce qui l’entourait était parfaitement normal, voire même sain. Ce que lui n’était à priori plus vraiment. Sain, j’entends donc. Car s’il était plutôt sympathique, Min Hun avait une hygiène de vie qui aurait fait pâlir n’importe quel médecin s’il s’était donné la peine d’y aller ces trois dernières années. Par exemple, il s’était, la veille, rendu à une soirée un peu obscure réunissant une vingtaine d’autres élèves : arrivé déjà bourré et complètement défoncé, il ne se souvenait que très vaguement ce qui s’y était passé. Une fille - ni particulièrement moche, ni incroyablement belle - l’avait accosté, lui avait proposé quelque chose - de l’ecsta peut-être ? - puis lui avait littéralement sauté dessus : lui qui n’avait généralement pas vraiment de succès avait été bien surpris ! Et puis bon, tant qu’à faire, il n’avait pas riposté. Ce n’était pas son genre du tout - il n’était pas spécialement romantique, mais il trouvait cela stupide de se jeter sur n’importe qui avec pour simple intention vulgaire de fourrer - mais à quoi bon ? De toutes façons, il savait très bien qu’il ne s’en souviendrait quasiment pas au réveil, alors il avait bêtement laissé couler. Et c’était un fait, à présent : après la terrible scène du baiser, l’esprit de Min Hun avait basculé.

À présent totalement éveillé, il resta, interdit, à écouter si ses deux compagnons de chambre étaient éveillés ou non : après s’être assuré qu’aucun d’entre eux ne semblait l’être, il s’extirpa discrètement de ses couvertures. Fébrilement, dans le silence le plus complet, Min Hun farfouilla dans ses affaires pour en sortir des vêtements propres ainsi que quelques autres objets étranges. Il se sentait tout engourdi au point qu’il peinait véritablement à marcher correctement. Avec le moins de bruit possible, il sortit de la chambre et alla à la salle de bain pour se doucher. Il devait être vers les dix heures du matin : cela surprenait beaucoup notre protagoniste que personne ne fût déjà levé ! Néanmoins, c’était une aubaine pour lui. Il avait des choses a expérimenter.

Lorsque Min Hun eut soudain faim, il se dit qu’à presque onze heures, il était temps de prendre un petit-déjeuner : l’agitation avait commencé dans toute l’école, ce qui, au passage, le déstabilisait beaucoup. Un peu plus tôt - tout de suite après s’être levé, à vrai dire - il s’était installé derrière le manoir de sa maison et avait expérimenté une étrange et nouvelle drogue : l’opium. Il avait soudain pensé, il y a quelques semaines, que vivant en Asie et étant lui-même asiatique (certes pas du sud, mais bon) il se devait tout de même d’essayer un jour. Ce qui était désormais fait. Il se sentait curieusement bien, à vrai dire. Au début, il s’était senti très engourdi, mais cela désormais passé, il avait un peu l’impression d’être le roi du monde, que personne ne pouvait l’arrêter : il était si euphorique que le temps d’arriver vers la Grande Salle, il n’avait déjà plus faim. Alors, en toute logique, comme marchant sur de petits nuages ouateux, Min Hun se détourna de son chemin et se mit à flâner dans les couloirs. Il croisa quelques élèves - dont il rit à la vue de certains - qui parurent un peu effrayé par son attitude, puis il tourna au hasard pendant deux ou trois minutes, au point qu’il fini par se retrouver on-ne-sait-où, à on-ne-sait quel étage, parfaitement seul. Au bout d’un petit moment à parcourir sans cesse le même couloir - il marchait très consciencieusement sur les dalles, sans toucher les lignes ! - Min Hun aperçu un peu plus loin que quelqu’un s’approchait de lui. Il voyait un peu flou, mais le monde était désormais si merveilleux et si amusant qu’il se trouva persuadé que cette personne encore inconnue était une belle hallucination, que quelqu’un là-haut lui envoyait un ami imaginaire ! C’est pourquoi il abandonna sa périlleuse activité pour avancer à la rencontre de ce qu‘il était persuadé d‘être une vision, qui s’avérerait plus tard ne pas en être une.

Une fois face au jeune homme - oui, car il s’agissait bien d’un damoiseau - Min Hun ouvrit grand les bras pour l’empêcher d’avancer plus loin, un sourire niais sur les lèvres. Il fronça les sourcils en découvrant une fidèle copie d’Eoghan, un ancien très bon ami. Enfin, c’était un de ceux qu’il avait lâchement abandonnés lorsqu’il avait commencé toutes ses conneries. C’était bien sa conscience, tout ça : elle s’acharnait toujours à faire surgir dans ses trips les personnes qu’il avait aimées dans le passé et à qui il n’adressait désormais plus la parole depuis quatre ans. Un peu déconfit, Min Hun laissa retomber ses bras le long de son corps, les yeux écarquillés et braqués sur Eoghan.

▬ Oh non, mais pourquoi c’est toi, cette fois ? s’exclama-t-il, boudeur. La dernière fois c’était Neo et j’ai failli vomir !

Il était vrai que Min Hun avait failli vomir, mais pas vomir de dégoût : plutôt de stress. Un stress intense, même. Car il était très anxieux à l’idée d’être confronté à ses démons du passé. Parce qu’il s’en voulait énormément de les avoir largué les uns après les autres, sans explication, sans rien. Min Hun jeta un regard suspect à Eoghan, comme s’il s’attendait à ce qu’il se mette à lui faire la morale. Il ne manquait plus que ça, sérieusement. Qu’on s’acharne encore sur lui de la sorte. C’était pourtant pas comme s’il avait pu faire autrement, choisir une autre voie.

27/02/2013

Il existait différent amis, ceux qui seraient toujours là pour vous et ceux qui vous abandonnerait à la moindre occasion. La deuxième catégorie était plus communément appelé les faux amis, ceux en qui on avait cru, ceux à qui on avait tout donné et qui nous retournait une grosse claque en pleine gueule. Ceux qui n’avaient jamais ressenti à votre égard tout ce que vous aviez pu ressentir à leur égard. Ces personnes en qui l’on avait crus et qui avaient finis par nous trahir, nous laisser seul dans notre merde sans chercher à savoir si nous allions bien ou si nous avions besoin d’eux. Eoghan n’accordait pas sa confiance à de nombreuses personnes, bien au contraire. Il savait parfaitement à quel point il est aisé de blesser autrui, il suffit de montrer ses faiblesses pour offrir à autrui la possibilité de vous détruire. Jamais il n’aurait imaginé que l’un de ses amis pourrait cesser de lui parler du jour au lendemain sans raisons valable, se comportant tel un inconnu. Jamais il n’aurait imaginé que cela lui ferait autant mal. Ce qui était douloureux c’était de découvrir pourquoi cet ami vous avez abandonné, de voir qu’il avait choisis la drogue à vous, voir qu’il ne voulait plus rien vous dire même pas la raison qui expliquait un tel changement d’attitude à votre égard. Cette ignorance avait longtemps tué le jeune muneo. Il aurait tout donné pour pouvoir aider son ami à s’en sortir et à ne pas sombrer dans cette merde qu’est la drogue. Mais aidé quelqu’un qui ne voulait pas qu’on l’aide était une tâche vaine et inutile, un combat contre le néant, un combat perdu d’avance. Pourtant il avait tenté de se battre, il s’était renseigné, avait tenté de lui parler maintes fois. Sans résultat. Alors il avait bien finis par baisser les bras, par abandonner et par retourner à sa petite vie. Cela faisait à présent quatre ans, quatre ans qu’il le voyait arpenter les couloirs sans un regard à son égard, quatre ans que son ancien ami semblait défoncé h24. Ce n’était plus le jeune homme qu’il avait connus, ce n’était plus ce jeune étudiant avait qui il avait pu rire par le passé, ce n’était plus rien qu’un simple inconnu. Et pourtant voici qu’il s’approchait de lui, d’une démarche titubante, les yeux semi clos. Il semblait encore dans un sale état. Eoghan se demandait encore comment il avait pu en arriver là, quel qu’en soit la raison rien ne justifier de se mettre aussi minable. Le muneo fréquentait des personnes qui se droguaient et à vrai dire il s’en contrefichait du moment que celles-ci connaissaient leurs limites, ce qui n’était visiblement pas le cas de minhun, à croire qu’il lui fallait faire une overdose pour enfin comprendre le danger qu’il courrait à continuer ainsi. Et encore, l’overdose ne résoudrait rien. « Oh non mais pourquoi c’est toi cette fois ? La dernière fois c’était Neo et j’ai faillis vomir. » Eoghan fronça les sourcils tout en soupirant. Okay mon gars, tu es pitoyable, tes paroles sont incompréhensibles et ta présence même en ces lieux n’est guère appréciable, tu es prié de dégager et de ne jamais revenir. C’était à peu près ce à quoi penser le jeune octopus, mais ce qu’il ne se permettrait jamais de dire. Contrairement à ce que l’on disait il n’avait rien d’une personne froide et sans cœur. Il n’était pas impitoyable et n’était certainement pas du genre à laisser autrui dans la merde même si ils avaient cherché celle-ci. Les drogues ? Il ne s’y connaissait pas réellement à vrai dire, il ne s’y était jamais réellement intéressé à quoi bon se renseigner sur quelque chose qui finirait par lui nuire. Marijuana, Héroïne, Cannabis, Opium, qu’est-ce qu’il en avait à branler de ce que le jeune rouge avait bien pu absorber, tout ce qu’il savait c’est cela ne lui réussissait guère. Généralement les consommateurs de drogue recherchaient un sentiment de bien-être qu’il n’arrivait à se procurer autrement, mais les effets escomptaient n’y étaient pas. Ils planaient, ils avaient des hallucinations, ils n’avaient plus conscience du réel et de l’imaginaire, agissaient de manière irréfléchis, finissaient au-dessus de la cuvette des chiottes à gerber … « Si tu as envie de gerber dégages de ma vue, je n’ai que faire d’un toxico. » Ses paroles étaient dures, il en avait conscience mais celles-ci ne feraient jamais autant de mal à l’ineo qu’il ne lui en avait fait en l’abandonnant. Bousculant le jeune homme, il décida de le laisser en plan, continuant à marcher. Mais eoghan n’avait jamais été ainsi avec minhun et malgré tout, il s’en voulait déjà de le laisser seul dans un tel état, et s’il faisait une overdose, si quelqu’un venait à s’en prendre à lui ou qu’un professeur le trouvait dans un tel état ? Ce n’était que les conséquences de ses actes certes, mais il ne pouvait se résoudre à le laisser seul. Il n’était pas comme lui, il n’était pas lâche. Faisant demi-tour, il retourna sur ses pas, avant de ne venir saisir le jeune rouge par le col, le forçant à le regarder dans les yeux. « Tu me dis tout de suite ce que tu as pris ou je t’en colle une et je peux te jurer que ce ne sera pas une hallucination. » Il était énervé, énervé par l’état de son ami, par sa propre réaction et son incapacité de le laisser seul dans sa propre merde. Mais à l’époque où ils étaient encore amis, minhun lui avait beaucoup apporté, beaucoup plus que de nombreuses personnes alors si il pouvait y avoir une once d’espoir pour qu’eoghan puisse aider son ancien ami à sortir de la drogue alors il était prêt à tenter le tout pour le tout