« Bonsoir, chers élèves. » s'exprima la voix d'un jeune homme encore inconnue auprès des élèves de première année et pourtant déjà bien trop connue de la part des élèves de niveaux supérieurs. Le bras droit du directeur qui ne se montrait jamais le visage, comme on disait. « Le directeur... n'a pas pu être présent ce soir mais il tenait à ce que vous sachiez qu'il est heureux de vous accueillir une fois de plus dans l'enceinte de l'école. Comme tous les ans, et pour honorer la tradition ainsi que notre belle académie, je me ferai un plaisir ce soir d'ouvrir la cérémonie de répartition avec un peu d'histoire. » le jeune homme marqua une pause, un sourire, si blanc qu'il en était presque aveuglant, aux lèvres, la tête haute. Les élèves, eux, roulaient des yeux et marmonnaient le refrain en cœur qu'ils connaissaient déjà sur mesure, presque tout autant que Charlie. C'était le nom affectueux qu'on lui avait donné, mais honnêtement, personne ne savait vraiment son prénom. Il se racla la gorge et débuta son histoire d'un ton solennel. « Akiwa. Comme la plupart d'entre vous le savent déjà, il s'agit l'acronyme pour Atlantis' Koreo-Japanese International Wizards Academy, et cet acronyme se retrouve sur les lèvres de tous les jeunes sorciers asiatiques à présent. Certains d'entre vous nous viennent de la chine et d'autre du japon, tandis que la majorité de nos élèves se trouvent à être coréens. Dans tous les cas, une chose vous unis ; vous êtes tous des sorciers. » et c'était à ce moment que son nez se fronçait, et qu'il balayait la pièce du regard. « enfin, presque tous. » le silence était évocateur, mais pas méprisant. Après tout, il n'était pas particulièrement bien placé pour être insultant sur ce point. « mais ce qui vous unis réellement, vous tous qui êtes ici, c'est que vous êtes élèves de cette académie, et personne ne pourra jamais vous enlevez ce que vous avez vécu, ce que vous vivez et ce que vous vivrez ici. » un sourire satisfait sur le visage, il hocha la tête, comme pour lui-même. Le regard brillant des premières années contrastaient avec celui blasé des plus âgés. « Akiwa rassemble et unit, et cela depuis des centaines d'année. Mais rien de célèbre ne peut être élevé dans la facilité, et, comme nombre d'entre vous le savent, les obstacles n'ont pas épargné l'académie. » un autre petit silence solennel et il reprit, encore plus sûr de lui-même. « les fondateurs, Oxana, la majestueuse sirène, Alphonse, la sage tortue, Jimmy, le brillant octopus, Ulrich, le puissant dragon ainsi que Anastasia, la merveilleuse licorne, ainsi Yu Song Hee, le premier directeur et le brave homme qui a tout mis en œuvre pour élever ce qui est maintenant la plus grande académie de l'Asie orientale. » il fit une petite pause pour appuyer ses paroles d'un regard grave et respectueux, une main émotive s'élevant contre son cœur.

« Akiwa a vécu en paix un bon nombre d'année après sa création. Mais bien entendu, vu son emplacement et la popularité florissante de l'établissement, on ne pouvait éviter le pire. » sa main s'était mise à trembler, et les élèves ne savaient jamais s'il s'agissait d'une mise en scène pour rendre l'histoire plus dramatique ou si le garçon était réellement touché par ces événements qui leur semblaient si lointain, à eux. Inexistants à leur époque, ces histoires ne leur inspiraient que l'indifférence, parfois teinté d'une touche de curiosité ou de malaise. « Ce fut une véritable catastrophe, mais on ne pouvait laisser les élèves sans toit. Et c'est pourquoi, après la mort de l'honorable Yu Song Hee et la destruction quasi-complète d'Akiwa, la vie a dû continuer. Des mois de questionnements, d'incertitudes, de désespoir qui s'installe avec le temps passé loin de l'école. Mais avec une poigne de fer et une persévérance à en faire trembler les dieux, Yu Jin Ah, fille adorée du défunt directeur, a reprit les reines que son père avait bien malgré lui abandonnées. » sa main tomba, et son regard plein de fierté démontrait à quel point il avait de l'admiration pour cette femme qui avait su redonner à Akiwa le nom qui lui revenait de droit. « C'est plusieurs années après sa nomination, environ à la moitié de ses 29 ans de service, que la magie gardant Atlantis en mouvement s'est éteinte. Les problèmes n'étaient pas finis pour la directrice, et ce fut de sa décision de faire émerger la cité. Utilisant ses propres forces pour la déplacer d'elle-même, petit à petit, pour regagner l'Asie, s'épuisant du même fait. Atlantis a émergé très précisément le 23 juin 2033, en pleine révolte, votre révolte, la notre ! » ses lèvres étaient encore étirées dans un sourire chaleureux, satisfait. Il aimait parler de cette victoire, grandiose, impossible mais pourtant réussie. « Et c'est finalement un peu plus de six ans plus tard que la réussite s'est annoncée, et que le projet pilote d'insertion à la société sorcière s'est instauré. Malheureusement, deux ans plus tard, affaiblie par tous les efforts qu'elle a dû fournir pendant ces années chaotiques, dame Jin Ah décida de renoncer à son titre, pour laisser l'école entre les mains de notre cher, précieux directeur. Et c'est cette même année qu'une révolte a éclaté ici-même, entre les murs de notre école, de votre école ! » son regard n'était pas désapprobateur, mais on voyait qu'il n'appréciait pas le désordre qu'avait orchestré cette soudaine rébellion au creux des élèves. Après tout, il s'agissait d'Akiwa, et tout ce qui pouvait en ternir la réputation n'avait à ses yeux qu'une valeur négative, même si la brillance de ses yeux évoquait son sentiment de fierté.

« Le mouvement étudiant demandait une sixième maison, une maison toute particulière, qui accueillerait en son sein uniquement les élèves spéciaux, les particuliers de l'académie. Bulsajo, ou le phénix, symbole de renaissance et de puissance. La maison réservée aux non-sorciers. Faire partie de cette maison revêt désormais une signification de fierté, de différence mais d'unification. Entre les membres, entre les maisons, entre le monde sorcier et ceux qui peuvent désormais s'y mêler sans en avoir honte. » les élèves murmuraient dans le réfectorium; on avait faim. Mais on pouvait voir tout l'intérêt des premières années, alors, comme à chaque année, on s'abstenait d'ouvertement exprimer son ennui et son impatience. « et cette année, une nouvelle année, une année de plus à célébrer la victoire, à célébrer la réussite, celle de l'école, et celle de ses élèves. » il marqua une nouvelle pause et son regard parcouru la salle, accrochant chaque élève, et ces derniers se redressèrent, l’œil brillant, comme ragaillardi d'un coup. « parce qu'il ne faut jamais oublier, mes chers élèves... » et le murmure de tous ces élèves réunis, leurs voix jointes à celle du jeune homme, fit naître un frisson puissant, un tremblement qu'aucun des premières années présents n'oublierait pour le reste de leur vie.

« Il ne faut jamais oublier, mais toujours aller de l'avant. »