La première chose que l'on remarquera chez ce bout de femme – et qui est pour le moins frappant – s'exprime du fait qu'elle est le portrait crachée de sa mère. Hwang Eun Byul, autrefois élève à Akiwa, dans la maison des Geobuk, il y a plusieurs années de cela... On notera tout de même que la ressemblance s'arrêtera là. Car pour dire vrai, Eun Seol ressemble davantage à son père, sur un plan psychologique. Malgré ses origines vélanes qu'elle doit une nouvelle fois à sa mère, la jolie brune n'est pas ce que l'on pourrait dire de quelqu'un de douce et raffinée. Elle ne manque pas d'éducation, loin de là !! Sa grand-mère a suffisamment été à ses basques durant toute son enfance afin de lui apprendre à bien se tenir... Mais Eun Seol est d'une nature obstinée et je-m'en-foutisme. Un petit peu rebelle la demoiselle, et elle l'assume totalement ! Se fondre dans un moule est la dernière chose dont elle est capable de faire. Depuis toute petite la brunette est une jeune fille débordante d'énergie, fonceuse et tête brulée. On dit que la curiosité est un vilain défaut, mais elle ne peut pas réellement lutter contre ça... Contre ses envies et ses caprices. Elle finit toujours par avoir ce qu'elle veut. Même si la mère-grand réapparaissait toujours à un moment ou à un autre pour lui déballer ses leçons de morales – chose qui l'endormait illico-presto sur place – ce qui rentrait d'une oreille... ressortait par l'autre ! Obstinée on avait dit... et très bornée. Eun Seol n'écoute et croit que ce qu'elle veut. Dès l'instant où on lui pose des limites, vous pouvez être certain qu'elle ne les appliquera pas !! Premièrement pour vous embêter, et deuxièmement parce que interdit rime avec possibilité de danger. Non pas qu'elle est suicidaire, mais juste un tantinet trop curieuse. On ne le répètera jamais assez. Ne pas lui donner de raison valable et lui interdire quelque chose la pousse à vouloir en savoir davantage ! Elle n'a pas peur du danger. Au contraire, on pourrait la qualifier de brave... ou d'inconsciente finie !! Plus casse-cou que féminine en définitive... Mais il faut dire que sur ce dernier point elle n'a pas réellement de travail à faire puisqu'elle est dotée de cette prestance qui captive sans même le vouloir. Elle le doit uniquement à ses origines vélanes ! Par ailleurs, elle ne s'intéresse pas vraiment aux autres élèves de son école. Mis à part ceux de sa maison, forcément. Eun Seol est quelqu'un de sociable et de facilement abordable, ceci dit elle ne se détache pas vraiment de son cercle d'amis et ne voit pas l'utilité de s'en faire des nouveaux, puisqu'elle a déjà les siens sur qui elle peut compter. Après, ce dernier point est relatif. Il n'est pas non plus difficile d'être son amie.

Pour ce qui est de son histoire, elle est plutôt basique, car son existence – si elle ne s'évertuait pas à la pimenter un minimum – serait d'une facilité déroutante ! Forcément, lorsque l'on vient d'un milieu idyllique où se mêlent traditions et modernités. Avec des parents tous deux issus d'un milieu pour le moins aisé, elle n'était pas vraiment à plaindre... Comme une petite princesse, Eun Seol vivait dans un palace sécurisé et elle pouvait avoir tout ce qu'elle voulait. La seule chose qui lui avait à jamais manqué était l'absence d'un frère, ou d'une petite sœur pour lui tenir compagnie. Mais ce n'est que bien plus tard qu'elle comprit pourquoi elle était fille unique... Sa curiosité avait encore quelque chose à voir là-dedans, et il était déjà trop tard pour le regretter. Un jour, par simple hasard, elle était tombée sur le journal intime de sa mère, datant de l'époque où elle était encore élève à l'école de sorcellerie. Ne voyant aucun inconvénient à le lire, ne serait-ce pour en apprendre un peu plus sur les ressentis de sa génitrice, elle tomba de haut lorsqu'elle réalisa que le nom de son père ne figurait sur aucune page ! Au fur et à mesure de ses lectures, Eun Seol était parvenue à comprendre que leur union s'était fait sans le moindre sentiment... Eun Byul avait laissé derrière elle un amour de jeunesse, qu'elle n'avait jamais par ailleurs, révélé au concerné... Cette dernière avait quitté l'école en laissant des personnes qu'elle aimait derrière elle. Parce que ses notes avaient considérablement chuté, ses parents l'avaient envoyé dans une académie exclusivement réservée aux jeunes femmes vélanes. La même académie où y travaillait sa grand-mère, maître des potions. Il y avait ce nom qui la tracassait. Ce nom qui revenait bien trop souvent et qui la mettait dans une rage folle. Ahn Min Yeol. Mais qui était ce fichu Min Yeol ? Elle avait beau ne pas le connaître, vis-à-vis de son père, elle ne pouvait s'empêcher de le mépriser parce que c'était à cause de lui, si ses parents n'avaient jamais été réellement heureux ensemble. Tant bien, même s'ils étaient heureux aujourd'hui, sa mère avait clairement écrit dans ce livre qu'elle ne l'oublierait jamais. Son cœur était pour lui, mais parce qu'ils venaient de deux mondes totalement différents, jamais ils n'auraient pu être ensemble. Elle était donc partie en lui cachant ses véritables sentiments, pour ne pas qu'il souffre. Pour qu'il la déteste peut-être définitivement et puisse enfin l'oublier. Sa mère savait à quel point il était fou amoureux d'elle. Une folie qui aurait pu avoir de graves conséquences si jamais elle lui avait avoué la vérité. En lisant ce journal, Eun Seol ne regarda plus jamais sa mère de la même façon. Même si elle s'évertuait à comprendre, elle n'y parvenait pas et la trouvait détestable ! Au lieu d'épouser un homme pour son milieu social, elle aurait mieux fait de le suivre ce Min Yeol ! Elle ressentait énormément de peine quand elle observait son père... Maintenant qu'elle y prêtait plus attention, ce dernier regardait toujours sa mère avec énormément de passion... Ce qui n'était pas réciproque, loin de là. Depuis ce jour, Eun Seol s'est considérablement rapproché de son père. Elle l'avait toujours préféré, de toute façon. Sa mère, elle ne préférait pas s'exprimer. Sa colère était encore florissante. Même si ce n'était certainement pas le cas, elle avait le sentiment d'avoir été conçue par erreur, ou par force. Une enfant non désirable... C'était peut-être pour cette raison si sa mère l'avait eu aussi tard, à 32 ans.

« ah ! te voilà, te voilà, je t'attendais. on m'avait prévenu que tu passerais. viens, viens ici, je crois que je sais exactement ce qu'il te faut... mais n'oublie pas, c'est la baguette qui choisit son sorcier, pas le contraire. »